Logitech G29 : un bon volant à un prix abordable

Mon intérêt pour le simracing

Cela fait maintenant un moment que je m’intéresse au simracing, cette discipline qui consiste à jouer à des jeux de conduite ou course automobile mais dans un genre simulation plutôt qu’arcade, généralement en utilisant des périphériques permettant de reproduire le plus fidèlement possible une conduite réelle. Les intérêts sont multiples : gagner des compétences de conduite (car cela reste de la simulation), essayer de nouvelles disciplines

J’ai principalement passé du temps sur les jeux/simulateurs DiRT Rally et maintenant DiRT Rally 2.0, et j’ai pu essayer d’autres jeux à l’occasion tels que F1 2020, Assetto Corsa et l’emblématique simulateur de conduite de camion : Euro Truck Simulator 2. Pour le pilotage, j’utilisais mon Steam Controller en mode gyro, c’est-à-dire que je pouvais le tourner comme un volant. Cette technique offre une meilleure précision qu’un joystick, mais ne propose aucun retour d’information de l’état de la voiture et du terrain dans les mains.

Valve enterre le Steam Controller
Le Steam Controller, une manette incroyable développée par Valve

La recherche d’un volant

Appréciant la discipline, j’ai eu envie d’essayer un périphérique plus adaptée à celle-ci : le volant et le pédalier. J’ai regardé beaucoup d’avis et de tests et je me suis au final concentré sur deux modèles : le Logitech G29 et le Thrustmaster T300 RS GT. Ces deux volants, sortis il y a déjà de nombreuses années, sont un bon moyen d’essayer ce genre de périphérique car ils proposent tous les deux le « minimum vital », à savoir un pédalier de bonne qualité, un volant de bonne qualité et surtout un « retour de force » actif.

Le retour de force est un mécanisme qui relie un moteur à l’arbre de direction afin de faire forcer ou vibrer le volant, en fonction du véhicule, de la surface sur laquelle on roule, etc. Il devient ainsi beaucoup plus facile, intéressant et amusant de conduire : le volant revient tout seul au centre comme dans un vrai véhicule, et on ressent beaucoup mieux ce qu’il se passe sur la route, par exemple lorsque les roues décrochent en arrivant un peu vite dans un virage ou en roulant sur une zone de verglas.

Le modèle de Thrustmaster propose certains avantages, notamment un meilleur ressenti au niveau du retour de force : le réducteur interne utilise des courroies, il est plus « lisse » et réaliste que celui du Logitech G29 qui utilise des engrenages. Cependant, au niveau de la fiabilité, des finitions, du pommeau de vitesse abordable, et du prix, c’est le G29 qui gagne. Ces volants sont régulièrement en promotion, et c’est ainsi que j’ai commandé le G29 chez Amazon pour 210 €.

Après une première commande annulée au beau milieu de la livraison à cause d’un « endommagement du colis », j’ai reçu le gros carton qui ne contient que le strict nécessaire : le volant, le pédalier, l’alimentation et une feuille d’instruction sans texte.

Premières impressions

Les finitions sont excellentes. J’ai vu différents avis qui se moquaient un peu de celles-ci, mais pour 200 €, je trouve que c’est très qualitatif. Le volant est en simili-cuir, les coutures sont de bonne qualité, les palettes de changement de vitesse sont en métal, les pédales sont en métal et ont également un bon ressenti (le frein pourrait mieux faire cependant). Logitech est plutôt bien réputé pour la qualité et fiabilité de ses produits, et on retrouve ces principes ici.

Un volant bien fini, beaucoup de pièces (métalliques et plastiques) pour le prix

J’avais vu un avis sur internet qui disait que les palettes n’étaient « que de vulgaires bouts de métal », ce qui m’a fait doucement rire en voyant que ma Peugeot 1007, qui est une vraie voiture de seulement 10 ans à plus de 16 k€ neuve, possède des palettes au volant en plastique de BIEN moins bonne qualité (et bien moins satisfaisantes à l’usage).

Les pédales, préférablement calées contre un mur, ou sur un tapis (il y a une barre de « pics » à déployer dessous dans ce cas pour bien accrocher)

Petit défaut sur les pédales : je ne comprends pas l’emplacement du trou de sortie du câble. Il est trop à l’arrière, ce qui fait que contre un mur, le câble se fera en partie écraser. Il aurait pu être décalé plus sur le côté, ou plus vers le haut, et il n’y aurait pas eu de souci.

Autrement, seule la couronne rouge en bas à droite du volant fait un peu « cheap », avec un jeu important, exactement comme la molette de réglage de volume sur l’autoradio d’une Mercedes CLA de 2015 (comme quoi, Mercedes ne fait pas forcément mieux… 😀). C’est vraiment un détail, surtout que cette molette est très rarement utilisée, en tout cas sur PC.

Une molette encore pire dans une Mercedes CLA, une voiture à 35 k€

Installation

Les instructions, très simples et succintes

Je branche le pédalier au volant (prise DB9, étonnant) et le pose par terre, je branche l’alimentation au volant, je fixe le volant au bureau (il y a deux étaux qui serrent le bureau de chaque côté), je branche le volant au PC et il commence sa calibration (il tourne jusqu’aux extrémités avant de revenir au centre). Ça fait vite beaucoup de câbles, dont on peut ranger les excédents sous le volant en réalisant des boucles, ce qui ne sera pas mon cas puisque je n’ai pas de châssis dédié et retirerais donc le volant à chaque fois que je ne l’utilise pas.

Le pédalier glisse peu grâce aux pads anti-dérapants présents dessous, mais il faudra quand même le caler contre un mur ou le fixer plus sérieusement sous peine de le pousser en jeu, notamment en freinant. Le volant tient bien mais il lui manque peut-être des pads en silicone à l’endroit où il serre le bureau, pour éviter de le tirer lors de la conduite.

Au premier branchement du volant, j’ai tout simplement eu un écran bleu. Après le redémarrage du PC sous Windows 11, le volant n’était pas détecté dans le logiciel G Hub, même en le débranchant et rebranchant. J’ai débranché ma souris Logitech G600, redémarré l’ordinateur et réessayé. Là, le volant apparaissait mais restant bloqué sur « Connexion en cours » ou « Initialisation du profil ». Après une désinstallation complète de G Hub (un peu fastidieuse car le logiciel était toujours là, j’ai dû supprimer des fichiers à la main à différents endroits…), puis une réinstallation, puis un redémarrage, le tout sans brancher ma souris, le volant est apparu !

Le logiciel G Hub assez énervant, avec le volant qui ne veut pas se connecter

J’ai pu vérifier son bon fonctionnement, je n’ai pas eu besoin de configurer quoi que ce soit. Par la suite, j’ai encore eu des problèmes pour accéder au volant depuis G Hub, je ne sais pas comment faire : dois-je réinstaller Windows ? Changer de souris pour ne pas avoir d’autre périphérique Logitech ? L’expérience côté logiciel est très mauvaise. Ce n’est pas si grave car une fois qu’un jeu supporté est lancé, il détecte correctement le volant même si le logiciel G Hub n’y arrive pas.

Utilisation

J’ai ensuite lancé mon jeu/simulateur automobile préféré, DiRT Rally 2.0, et ai commencé à rouler sur différentes surfaces et dans différents pays. C’est un petit peu étrange au début et il faut s’habituer au retour de force et aux informations qu’il essaie de nous communiquer. On prend cependant vite goût au système, et on sent bien la perte de sensation dans le volant en passant du bitume sec au verglas, par exemple.

Rallye en Suède

Sur F1 2018 et F1 2020, les pistes sont identiques en tout point contrairement au rally, on se rend donc plus compte des sensations qui sont plus facilement répétables. Si on a le malheur de sortir de piste pour aller rouler dans les graviers, c’est le massage de bras assuré, le volant se met à vibrer fortement pour un effet assez amusant !

Sur Euro Truck Simulator 2, qui consiste à réaliser des livraisons à travers l’Europe en poids lourd, le sentiment est tout autre : le volant est plus lent à revenir au centre et l’état de la route est bien plus amorti, ce qui propose donc une conduite bien moins sportive et violente, exactement ce que l’on attend en conduisant un camion.

Conclusion

Je trouve que ce volant est une très bonne porte d’entrée dans le monde des périphériques de simracing. Il propose une solution tout-en-un abordable avec de très bonnes finitions, un bon ressenti et une excellente compatibilité sur tous les jeux automobiles. Son retour de force n’est pas parfait mais il est déjà assez convaincant et permettra sans problème de s’amuser et de s’améliorer.

Difficile de trouver beaucoup de défauts au vu de la qualité globale du produit par rapport à son prix : généralement de 200 € à 250 € selon promotions. Le T300 RS GT de Thrustmaster proposera peut-être un meilleur retour de force mais perdra en fiabilité, finitions, qualité du pédalier, pommeau de vitesse abordable et prix (~300 € avec les meilleures promotions). Le G29 propose un levier de vitesse basique et pas des plus solides mais à un prix défiant toute concurrence : 30 € selon les offres du moment.

Si l’on souhaite passer au niveau supérieur, on trouvera ensuite des retours de force avec moteur en « direct drive », n’utilisant plus de réducteur mais un moteur brushless directement sur l’axe de direction du volant. L’une des solutions les plus abordables se trouve chez Fanatec avec la base CSL DD à 350 €, à laquelle il faudra rajouter un volant (~140 €) et un pédalier (~80 €) pour arriver à une configuration similaire au G29, soit un total proche des 600 € : trois fois le budget d’un G29, sans compter la pédale d’embrayage, le levier de vitesse et le frein à main pour lesquels il faudra ajouter quelques centaines d’euros.